Dans la famille Joubert, il y a d’abord le père, Jacques Joubert, procureur à Gap, notable de cette ville . Sa famille est originaire du Noyer, petit village proche de Saint Bonnet en Champsaur; au dessus du village, le col du Noyer permet de rejoindre Saint Etienne en Dévoluy à partir de la la vallée du drac. La catholicité de cette bonne famille bourgeoise ne souffre certainement d’aucun écart. Pour seule preuve, Jacques Joubert aura le privilège d’être inhumé DANS la cathédrale de Gap, à son décès le 5 septembre 1741. Âgé de 39 ans, il laisse alors à sa femme 7 enfants âgés entre 12 ans et 8 mois dont au moins 2 feront de longues et couteuses études.
Jean Antoine Joubert prendra la suite de son père, procureur au baillage de Gap, notable de la ville.
Le 2ème fils est François, notre ancêtre, né à Gap le 2 décembre 1732. Il sera Docteur en médecine exerçant à Gap puis à Grenoble. Le 2 avril 1769, il fait baptisé sa fille Suzanne, la mère se dénommant Suzanne Jacquet et apporte au curé de la paroisse Notre Dame de Gap comme preuve une déclaration devant notaire (Maitre André). Le curé doit d’ailleurs être un peu perturbé par ce baptême : il se mélange dans les noms ; sur l’un des registre, il écrit que la mère est Suzanne Jacquet (correction avec rature) et sur l’autre Suzanne Vial.
Suzanne Jacquet a alors 21 ans et François… 36 ans; elle est née à Corenc, issue d’une famille de vigneron. Ses parents, grands parents et aïeuls sont tous originaires de Chartreuse : Corenc, Meylan, Quaix en chartreuse, La Buisse, Voiron.
Marguerite est la 2ème fille née de cette « union » en 1744, probablement à Gap.
Et puis arrive Madeleine Adélaïde, née à Grenoble le 31 janvier 1785 et baptisée le 2 février 1785. Sa mère est dite « demoiselle Suzanne Jacquet », sans précision. Mais on peut imaginer que Monsieur l’Abbé Garcin, vicaire de St Hugues de Grenoble a alerté son curé de cette situation pas très… catholique.
C’est pourquoi, 13 jours plus tard, (15/2/1785) la même famille se présente à nouveau au seuil de l’église St Hugues et procède alors au baptême de Marguerite, âgée de 11 ans, les parents ne « croyant pas qu’elle eut été baptisée » et après avoir fait les diligences nécessaires pour s’en instruire, assurant avoir parcouru les registres des paroisses où elle est née et où elle a été élevée… ».
Et ce même 15 février 1785, Monsieur l’abbé Hélie, Curé de St Hugues assisté de son vicaire Garcin bénira l’union du docteur François Joubert et de Suzanne Jacquet après au moins 16 ans de vie commune.
Marguerite Joubert épousera Joseph Pétru Blaive, avoué au tribunal de 1ère instance de Grenoble le 4 fructidor an XII (22 août 1804). Leur fille Zoé Blaive se mariera avec Laurent Guirimand, lui aussi avoué au même tribunal que son beau-père .
Le Docteur François Joubert est décédé en son domicile de Grenoble rue Très Cloître à 78 ans, le 14 juillet 1810. Son épouse Suzanne Jacquet habitait encore au 10 rue Très Cloitre lorsqu’elle décède à 80 ans le 3 septembre 1830.